Il est dans la nature des prophéties authentiques de ne devenir déchiffrables qu’au fur et à mesure de leur accomplissement, et de ne l’être avec une relative clarté que pour ceux qui croient. Le comportement des Juifs vis-à-vis des prophéties bibliques a sans doute ici une valeur exemplaire pour les chrétiens de la fin des temps. Bien que fort croyants et fort savants en Écriture, les docteurs et scribes israélites du Ier siècle n’ont pas réussi à reconnaître, en Jésus de Nazareth, le Messie promis qui accomplissait l’essentiel des prophéties messianiques. Rien ne permet donc de penser que les derniers chrétiens seront mieux inspirés au moment où se réaliseront concrètement les prophéties apocalyptiques – “le Fils de l’homme trouvera-t-il la foi quand il viendra sur la terre ? ” (Lc 18, 8).

S’il est vrai qu’au cours de l’histoire les chrétiens ont attendu le Christ sans qu’il vienne, il est vraisemblable que, quand il viendra réellement, le monde ne l’attendra pas… Certes, les chrétiens se sont souvent trompés en croyant discerner la proximité de sa seconde venue, mais mieux vaut mille fois croire qu’il vient alors qu’il ne vient pas, qu’une seule fois croire qu’il ne vient pas alors qu’il vient.

D’ap. le Bx Cardinal John-Henry Newman (XIXe s.),


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